Elections régionales : pour Gérard Cherpion, il faut « envoyer des messages concrets »
Leader, dans les Vosges, de la liste de droite gagnante des élections régionales, Gérard Cherpion veut répondre aux souffrances et se rend disponible pour une vice-présidence.
Gérard Cherpion, au lendemain des élections remportées par la droite, quel est votre regard ?
« L’analyse plus fine des résultats permet de voir que le monde rural est en extrême souffrance. Si nous ne répondons pas à ce problème, nous allons au-devant de grandes et graves difficultés. J’espère que les élus nationaux auront entendu le message qui nous concerne tous. C’est au plus haut niveau que des décisions sur l’emploi, la formation, les services, doivent être prises. Depuis 2012, le chômage progresse fortement. Si auparavant c’était déjà tendu, la situation actuelle traduit l’échec d’une politique basée sur des solutions en réaction. Des sauts d’eau sur un incendie jetés par le gouvernement. »
Comment répondre à ces Français en souffrance et se sentant abandonnés ?
« Quand on regarde ce qui s’est produit, il y a le FN qui a surfé sur les peurs sans proposer de solutions mais il y a aussi une réalité et le concret avec des gens dans des difficultés incroyables, marginalisés, sans emploi. Ce qui provoque en chaîne des problèmes familiaux majeurs. Cela se ressent particulièrement dans les milieux ruraux. Tout le monde doit se réveiller. Ces élections sont un cri de douleur plus qu’un avertissement. Pour y répondre, la Région a des compétences avec les transports et la formation. Il faut agir concrètement en donnant, par exemple, la possibilité à ces gens isolés et en difficulté de pouvoir accéder à des formations, à des moyens. Il faut aider les jeunes à accéder à l’apprentissage pour suivre des formations en lien avec les besoins des entreprises. Il faut mettre en place un vrai accompagnement efficace et plus pertinent que ce qui existe pour ne plus que les gens se sentent oubliés. Il faut redonner confiance. C’est ce que je vais, entre autres, défendre à la Grande Région. »
En tant que vice-président ?
« La formation et l’apprentissage sont des sujets qui me tiennent à cœur depuis longtemps. J’espère pouvoir porter des propositions non retenues par le gouvernement auprès de Philippe Richert. Si on me confie des responsabilités, je les assumerai car ce n’est pas incompatible, jusqu’en 2017, avec mon mandat de député. »
N’est-ce pas ce cumul que les électeurs rejettent ?
« Le cumul n’est pas un handicap. Si un élu a un mandat local et un mandat national, cela me semble cohérent pour répondre aux problématiques de nos concitoyens. En revanche, il faut limiter à deux mandats. Cette mise en route de la nouvelle région est un vaste chantier et l’expérience est indispensable. Nous aurons un peu plus d’un an avant les prochaines échéances pour voir si c’est possible d’associer les deux au profit des habitants de notre région. »
Comment gérer l’opposition composée majoritairement du FN ?
« Il ne faut pas confondre les électeurs du FN et le FN. J’attends que le FN fasse des contre-propositions concrètes pour en débattre et voir si elles sont acceptables dans notre projet. Il peut y avoir des idées à exploiter à droite comme à gauche. Concernant la gauche, elle est à 20 % et le poids des électeurs de gauche dans le succès de notre liste n’est pas le même que dans d’autres régions. Dans le contexte, il me semble essentiel de dépasser cette question d’appartenance politique alors qu’il y a eu une convergence des votes républicains. Il est indispensable d’envoyer des messages concrets. »
Que penser des déclarations du député président du Haut-Rhin (LR) qui réclame déjà un retour à l’Alsace ?
« Chez les Républicains, nous étions opposés à la réorganisation territoriale. Eric Straumann a toujours été un des plus véhéments. Maintenant la loi est votée. La région existe et on va commencer par appliquer la loi avant de savoir s’il faut la changer. Il a tenu des propos virulents. Je ne suis pas surpris mais je les regrette. »
Propos recueillis par Sébastien GEORGES
Les élus vosgiens de la nouvelle Région
Liste Philippe RICHERT ( Union de la Droite et du Centre) : 7 élus
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Liste Florian PHILIPPOT( Front National ) : 3 élus
Liste Jean-Pierre MASSERET ( Divers gauche ) : 2 élus
( Photos et textes : Vosges matin du mardi 15 décembre )